Afin de concevoir un projet adapté aux enjeux du territoire dans lequel il a vocation à s’inscrire, EDF Renouvelables a lancé en 2018 un panel d’études techniques, environnementales, paysagères… Elles ont permis de mettre en lumière des sensibilités propres à chacune des zones d’implantation potentielle.
Leurs recommandations vont également orienter EDF Renouvelables dans son approche des principes d’aménagement à privilégier.
Dans l’hypothèse où EDF Renouvelables déciderait de poursuivre son projet, ces études seraient complétées par d’autres études réglementaires.

Les effets de l’éolien sur la biodiversité diffèrent selon les groupes faunistiques. Les plus sensibles étant naturellement ceux qui vivent dans les airs (oiseaux et chauves-souris). Il faut également distinguer les effets temporaires, liés à la phase de travaux (qui dure entre 12 et 18 mois), des effets liés à l’exploitation du parc.
Les études environnementales sont réalisées conformément à la méthode « éviter – réduire – compenser ». Elles doivent permettre d’identifier les principaux enjeux dès la conception du parc afin qu’ils puissent être évités. Lorsque cela n’est pas possible, des mesures de réduction peuvent être envisagées (par exemple décaler les travaux en dehors des périodes de reproduction). Et, en dernier lieu, des mesures de compensation consistant à recréer des milieux favorisant le développement de la biodiversité sont mises en œuvre.
Premières orientations d’aménagement
Sur les zones d’implantation potentielle, les résultats des inventaires environnementaux amont incitent à privilégier des principes d’aménagement permettant notamment :
- De privilégier l’implantation des éoliennes sur les parcelles cultivées (très majoritaires dans les zones d’implantation potentielle) qui présentent de plus faibles enjeux en matière de biodiversité ;
- De maintenir un recul vis-à-vis des zones humides, bois et haies (qui constituent des zones d’alimentation et de repos pour les oiseaux et les chauves-souris notamment), ce qui est possible dans la mesure où ces milieux sont ponctuels et localisés ;
- De s’éloigner de la bordure d’estuaire où se concentrent les déplacements liés à la migration des oiseaux et des chauves-souris ;
- D’espacer suffisamment les éoliennes, en ménageant des trouées de manière à faciliter les déplacements de la faune (en particulier celle des oiseaux) ;
- De privilégier l’utilisation des chemins existants pendant le chantier pour préserver les milieux naturels et agricoles.
Découvrez dans le dossier de concertation les principaux enseignements des inventaires environnementaux.


Références de publications internationales concernant l’avifaune et l’éolien
- Actes du CWW et books of abstracts (Trondhein, Berlin, Stockholm, Estoril)
- Bird and wind farm Manuela de Luca ed Quercus (2008)
- Birds of prey and windfarms, Hötker, ed Springer (2017)
- Wildlife and wind farms conflicts an solutions, Martin Perrow Vol 1&2, ed Pelagic (2017)
Définir les principes d’aménagement d’un parc éolien nécessite de composer avec les paysages et la perception qu’en a chaque personne. Il ne s’agit pas de réfléchir en termes esthétiques, car le beau et le laid sont des notions subjectives. En revanche, les études paysagères doivent permettre de connaître l’environnement existant et d’étudier les configurations dans lesquelles l’installation d’éoliennes restera (ou non) cohérent. Pour cela, un état initial est réalisé sous la forme d’enjeux, c’est-à-dire d’éléments clés dont il faut tenir compte.
Premières orientations d’aménagement
L’état initial réalisé sur le projet éolien du Blayais incite à privilégier des principes d’aménagement permettant notamment :
- respecter l’orientation nord-sud du paysage dans l’implantation des éoliennes ;
- de souligner les motifs dessinés par les canaux et les haies en appuyant l’alignement des éoliennes sur ces derniers ;
- de limiter les vues depuis les hauteurs des crêtes de la rive droite en évitant de créer un premier plan dominé par l’éolien ;
- de préserver les panoramas offerts depuis les biens inscrits à l’UNESCO (ou en cours d’inscription) et ceux visibles depuis les promontoires présents sur la portion de territoire allant de Mortagne-sur-Gironde à Mirambeau, en s’en éloignant autant que possible ;
- d’associer les acteurs de la rive médocaine à la concertation afin d’identifier les implantations les plus adaptées.
Découvrez dans le dossier de concertation les principaux enseignements de l’état initial paysager.

Environ 50 % de la surface des zones d’implantation potentielles est constituée de parcelles agricoles. Les grandes cultures céréalières y sont très majoritaires.
En France, de très nombreux parcs éoliens sont situés en zone agricole. La faible emprise au sol des éoliennes et le fait que les parcs ne soient pas clôturés facilitent la cohabitation entre production d’électricité verte et pratiques agricoles. Les éoliennes sont aussi des équipements réversibles : une fois démantelées, les cultures peuvent reprendre rapidement.
Premières orientations d’aménagement
Dans le cadre du projet, EDF Renouvelables envisage de :
-
Privilégier l’implantation des éoliennes en limite des îlots de culture et dans les angles des parcelles agricoles pour ne pas morceler les exploitations ;
-
Positionner un filet avertisseur au-dessus des réseaux électriques qui seront enfouis en veillant à ce qu’il se situe à au moins 80 cm de la surface pour permettre la poursuite de tous les types de travaux agricoles ;
-
Définir avec les agriculteurs concernés les meilleurs emplacements pour les voies d’accès, ainsi que leur largeur ;
-
Proposer des mesures compensatoires susceptibles de bénéficier aux exploitations agricoles.
Pour aller plus loin
Découvrez dans le dossier de concertation les principaux enseignements de l’analyse des enjeux agricoles réalisée par la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime.

Préserver le cadre de vie
La création des parcs éoliens est largement encadrée par la loi. Pour préserver le cadre de vie des riverains, leur construction n’est autorisée qu’à condition qu’elle respecte à la fois le droit de l’urbanisme et le droit de l’environnement. Les éoliennes doivent notamment être situées à plus de 500 mètres des habitations et se conformer à des normes très strictes en matière de bruit.
Les zones d’implantation potentielle tiennent compte de ces enjeux. Elles sont toutes situées à plus de 500 mètres des bâtiments à usage d’habitation (à cette distance le bruit des éoliennes est moins élevé que celui d’une conversation à voix basse). Elles sont également positionnées en retrait des bourgs de communes.
Si le projet se réalise, des mesures préalables de bruit seront effectuées par des bureaux d’études spécialisés dès que les implantation précises des éoliennes seront définies. Si nécessaire, les emplacements des mâts seront modifiés.
Plus d’informations dans le dossier de concertation (+ lien vers les pages concernées du dossier).
Prendre en compte les pratiques traditionnelles : chasse, pêche…
Compte tenu du nécessaire retrait du rivage et de l’absence de vibration des mâts, le parc éolien n’aurait pas d’effet particulier sur la pratique de la pêche au carrelet.
Concernant la chasse au gibier d’eau, pratique traditionnelle du Blayais, l’enjeu a été pris en compte dès le début des études avec un recensement exhaustif des tonnes. EDF Renouvelables a cherché à maintenir un recul maximum vis-à-vis des principaux secteurs de chasse : ainsi aucune éolienne ne serait implantée ni dans le marais de La Vergne, ni dans la zone du « carré magique », près de Saint- Ciers-sur-Gironde.
Autres activités de loisirs
Le parc éolien étant ouvert, il resterait accessible aux promeneurs. Les mesures d’accompagnement du projet pourraient permettre de créer de nouveaux itinéraires pédestres ou cyclables ainsi que d’autres équipements propices à ces activités.

Pour être autorisée, l’implantation d’un parc éolien doit être compatible avec les documents d’urbanisme en vigueur et notamment les Schémas de Cohérence Territoriale (3 SCoT en cours d’élaboration sur le territoire du projet) et Plans locaux d’urbanisme (PLU). Compte tenu de sa localisation géographique, le projet de création d’un parc éolien n’entrerait en concurrence avec aucune autre opération d’aménagement programmée à ce jour.
Les principaux effets du projet sur les infrastructures du territoire (routes, chemins…) seraient liés à la phase de travaux. Ils seraient donc limités dans le temps. EDF Renouvelables privilégie systématiquement la réutilisation des routes et chemins existants, en les aménagements au besoin. Les premiers diagnostics ont montré que cela serait possible dans la majorité des cas pour le projet du Blayais.
En phase d’exploitation, EDF Renouvelables contribuerait à l’entretien des chemins et canaux de la zone d’implantation des éoliennes. Les mesures d’accompagnement du projet pourraient également permettre de créer de nouveaux itinéraires touristiques (pistes cyclables, itinéraires de promenade…) ou des équipements dédiés aux visiteurs de l’ensemble du secteur.

Les travaux de construction d’un parc éolien, tel que celui qui est envisagé dans le Blayais, mobiliseraient environ 200 personnes durant 12 à 18 mois. Des retombées économiques directes et indirectes pour les entreprises locales, autour de 25 millions d’euros, seraient à attendre. Elles bénéficieraient principalement au secteur du bâtiment et des travaux publics, aux entreprises de location d’engins, aux commerces et aux services (hôtellerie, restauration…).
A l’issue du chantier, une dizaine de techniciens spécialisés seraient employés dans le centre de maintenance créé par EDF Renouvelables à proximité du parc. Et ce, durant toute la durée d’exploitation. Des recrutements locaux seraient privilégiés en s’appuyant sur les filières de formation existantes du territoire.
Un parc éolien génère, comme toute activité économique installée sur un territoire, des recettes fiscales pour les collectivités. Le montant précis des impôts versés par EDF Renouvelables serait fonction du nombre et de la puissance des éoliennes installées, ainsi que des barèmes établis par l’administration fiscale applicables aux parcs éoliens.
EDF Renouvelables estime donc que le parc éolien du Blayais pourrait donner lieu au versement chaque année de 900 000 € à 1,2 millions d’euros. Pour une durée d’exploitation de 20 ans. Cela représenterait donc une somme globale d’environ 20 millions d’euros.
A titre de comparaison, 20 millions d’euros représentent l’investissement nécessaire à :
- La création d’un collège
- Ou de 8 maisons de santé telle que celle implantée à Blaye en 2015
- Ou encore 10 bateaux à l’image de celui testé en février 2019 pour assurer des navettes rapides entre Royan, Blaye, Pauillac et Bordeaux.
